Ma cabine, avec ma nouvelle parabole pointée sur les chaînes anglaises.

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        Comme les grands oiseaux migrateurs, les cerfs-volants sont de retour à Berck-plage

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Admirateurs de cerfs-volants

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En voyage, blog du 02.05.09.

   Je suis parti en promenade une semaine avec ma petite voiture. C'est bien de s'aérer l'esprit en changeant d'air. J'ai quand même parcouru 1760 km : Jura français, Pays de Gex, Suisse, Genève, Bienne, Bâle, Reims et retour à la maison. 

Récit de mon escapade.  J'ai dormi trois nuits chez les amis et quatre autres dans ma voiture. J'aime bien dormir dans ma voiture. Un grand merci à l'inventeur des lingettes, une bonne manière de se rafraîchir sans prendre de douche. Je n'aime pas vraiment les hôtels. Les hôtels de petites catégories ne sont pas accueillants (souvent) et les grands sont hors de portée de ma bourse. J'ai visité des amis et des endroits de mémoire où j'ai déjà  habité. C'est toujours avec beaucoup d'émotion que je retourne là où j'ai  travaillé et habité comme à Genève. C'était en 1972, je crois. J'avais été embauché pour déplacer avec un Fenwick des salles de bains préconstruites en usine. Il me fallait les mettre au pied de l'immeuble où elles devaient être emportées par une grue jusqu'à leur emplacement définitif dans l'immeuble. Cet emploi étaient au-dessus de mes forces. C'était un travail d'équilibriste parce que le Fenwick avait beaucoup de jeu dans la direction. Les transports que j'effectuais, étaient branlants. A chaque déplacement je craignais la chute de ma salle de bain. Cela faisait bien rigoler l'ouvrier italien qui était normalement chargé de ce travail. Je n'ai pas fait plus de deux jours. J'ai démissionné. 

    Après cet emploi, j'ai travaillé à l'aéroport de Genève pour Hertz, le loueur de voitures. Un travail que j'arrivais à faire, bien payé. Les salaires de Suisse étaient pratiquement le double des salaires français. Dans ces années-là seuls les hommes d'affaire et les personnes à l'aise financièrement, louaient des voitures. Il fallait faire tout le dossier au moment de la location et surtout bien vérifier les cartes bancaires. Nous devions faire très attention pour ne pas accepter une carte non valable ou volée. J'aimais bien. J'ai travaillé pendant les mois d'hiver où parfois, tôt le matin, nous devions dégeler les serrures des portes en urinant dessus. Cela nous faisait toujours marrer. 

   Le travail me plaisait, je ne l'ai pas gardé parce ma copine suissesse  de l'époque avec qui je vivais m'avait quitté pour revenir sur Paris. C'était brutal, la veille nous nous étions disputé. C'était notre premier accrochage depuis huit mois que je la connaissais. Comme elle n'était pas très costaud psychologiquement, j'ai paniqué et l'ai suivi quelques jours plus tard. Un bêtise parce que nous ne nous sommes pas remis ensemble. Et deux ans plus tard, elle se suicidait avec des médicaments à Paris. Je l'ai appris six mois après. Je suis allé me recueillir sur sa tombe à Bienne où elle reposait à côté de sa petite sœur qui était décédée à 8 ans de maladie. Sa sœur m'a accompagné au cimetière. Je me sentais pas très bien. La culpabilité. Si j'étais resté avec elle, elle serait toujours vivante. C'est vrai, mais comment peut-on savoir ?

   J'ai habité une seconde fois à côté de la Suisse, à Saint Louis, dans le Haut Rhin,  à mon retour de voyage. C'était en 2006. J'habitais une HLM, mais j'étais plutôt bien. Je suivais des cours d'allemand à l'école de la Migros en Suisse. Je regardais les vitrines des beaux magasins suisse. C'est tout ce que je pouvais faire. Je ne pouvais rien acheter en Suisse, même pas une saucisse. Comme Saint Louis était au carrefour de la Suisse de de l'Allemagne, j'allais faire mes courses à Weil am Rhein, la ville frontière allemande. Au moins 10% moins cher qu'en France.

   Je ne vais pas reprendre toute ma vie pendant ces quelques mois à Saint Louis. Mon instabilité m'a,  une nouvelle fois, poussée ailleurs. Je suis vraiment malade. Après quelques années, parfois même, quelques mois, à un endroit, je déménage pour habiter ailleurs. J'aurais pu, j'aurais dû, rester vivre à Genève (Ferney-Voltaire plus exactement). J'avais un bon emploi sur Suisse. J'aurais pu faire ma vie dans cette très belle région. J'avais aussi des amis médecins  suisse à côté de Genève. Ils étaient très gentils avec moi. J'ai eu plusieurs occasions comme celle-ci pour m'installer, que j'ai ratées.

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Je suis tombé sur une poésie connue. Une poésie étrange de Paul Verlaine.
Un extrait de "Mon rêve familier" :

 

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

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Sur ce, je vous souhaite une agréable journée.

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