Trenet, le poète voyageur

16 décembre 2020, on the road again.

   Je suis à Beaune, j'écris ces mots comme si j'écrivais Je suis à Tamanrasset. L'aventure n'est pas une question de lieu, l'aventure est dans notre tête. J'aborde le Sud de la France avec un camion surchargé d'un mobilier de bric et de broc. C'est le seul que je possède. Cette fois-ci je n'ai rien abandonné.  Je n'ai rien laissé derrière moi. Je suis maintenant trop vieux, je n'ai plus assez de temps pour reconstituer mon stock. Et mon loyer à Cannes ne m'autorise pas de dépenses d'investissements. Mon budget sera serré. J'ai déjà connu pire.

   Le camion est lourd, bien trop chargé,  il bascule légèrement de gauche à droite à chaque virage. Je m'adapte comme je peux. je n'ai plus la maîtrise complète du véhicule, comme en mer quand on essuie en voilier un méchant coup de torchon. avec un bateau qui fait n'importe quoi.

   Nous sommes le 16 du mois de décembre, de l'an 2020. Je pars de nouveau dans le Sud comme les conquistadors qui ont débarqué en Amérique sans trop savoir ce qu'ils cherchaient.  De belles années pour ces hommes animés des désirs les plus fous. Mon aventure tient un peu à ça. Mon première recherche de l'aventure c'était en juillet 1962 quand j'ai quitté,  en vélosolex,  le foyer des Jeunes travailleurs d'Epinay sur Seine pour aller en Angleterre, mon eldorado de ces années là. Rien à voir avec ces jeunes de bonnes familles qui vont en Angleterre pour parfaire leur anglais. Moi je partais sans connaître un seul mot de la langue de Shakespeare pour changer de vie tout simplement. Découvrir un autre monde. l'aventure c'est la découverte. Parti d'Epinay à 6 heures du matin, je suis arrivé à Boulogne à 16h15, j'ai dû coucher dans un auberge de jeunesse ce soir-là et embarqué le jour suivant sur un  ferry. Je ne me souviens pas de  grand chose de mon arrivée à Folkestone. Un peu surréaliste, je peux le dire. Les douaniers étaient gênés de voir débarquer un jeune français sur un engin, mi-cyclo, mi-mobylette, sans plaque d'immatriculation. Les Anglais, à cette époque avaient déjà immatriculé tous leurs engins à moteur. Un souvenir que je n'ai jamais oublié. 

   Dans une heure ou deux, je continuerai ma route pour Montélimar où je passerai la nuit dans un autre petit hôtel en bordure de l'autoroute. J'espère trouver  quelques rayons de soleil dans cette ville du parce que j'aurai alors dépassé Valence, et on dit que Valence est la porte du midi (dixit Charles Trenet).

Parler de l'hôtel qui n'est pas à l'adresse indiquer qu'il faut chercher dans un quartier industriel non couvert pas la GPS. L'employé de l'hôtel qui est venu me piloter pour retrouver l'hôtel. Un parenthèse. Je l'ai suivi gentiment : sans GPS qui fonctionne, je ne pouvais pas trouver mon chemin. Il s'agissait d'une ville autour de Lyon.

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