Vendredi Saint en Alsace Blog du 23 avril 2011. C'est le jour de lapins qui dressent leurs grandes oreilles en chocolat dans les jardins publics.  Ils sont charmants. Je ne savais pas que les lapins étaient associés à ce point aux fêtes pascales. Je comprends que l'on rechigne à manger du lapin, surtout pendant les fêtes pascales. Les œufs peints sont aussi les vedettes du jour. Le centre commercial allemand où je vais faire mes courses, croule sous une montagne d'œufs de toutes les couleurs, vendus 25 cents l'œuf. A ce prix là, on peut se permettre une douzaine, de quoi distraire les enfants avec une recherche d'œufs dans les jardins.

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  Ce matin, jour de la cérémonie du lavement des pieds, la vie publique et commerciale est arrêtée : jour férié en Alsace, Suisse et Allemagne. J'ai été surpris. Je n'ai jamais vu cela à Paris ou à Marseille.

  Ces fêtes de Pâques m'indisposent. Comme chaque année d'ailleurs.  Je regarde les gens acheter, acheter, acheter encore, pour que rien ne manque les jours de Pâques. L'abondance alimentaire signifie "grande fête". Je crois que cela se voit partout. La quantité et la qualité de la nourriture donne une note sur le niveau de la fête. Les fêtes de Pâques chez les Protestants sont célébrées sérieusement. Comme je disais, le rituel pascal m'est étranger.

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    La journée s'annonce chaude. J'ai fermé les volets de l'appartement. La lumière naturelle m'empêche de me concentrer. J'ai besoin d'un lumière faible et douce. Parfois je rajoute une petite musique pour me relaxer. En ce moment, j'ai un faible pour Andrea Bocelli, sa voix de ténor me calme (je suis un excité !). Tout à l'heure, j'ai imprimé quelques pages du blog, pour l'histoire...C'est à cause de mon fils qui à l'air d'oublier qu'il a (a eu) un père. Un jour il aura peut-être des enfants qui voudront peut être savoir qui était leur grand-père. 

    Moi-même, je ne sais pas grand-chose de mes grands-parents. Du côté de ma mère, j'ai appris que son père était de l'Aveyron. Jeune, il s'était installé à Paris dans le 18 ième arrondissement de Paris; il avait ouvert une brasserie. La guerre l'a emporté en 1915, il avait le grade de sergent. A la suite de sa disparition, son épouse, ma grand-mère est devenu folle. C'est avec ces mots que je vécu mes dix premières années à côté d'elle. Elle ne parlait plus. Elle restait assise toute la journée dans la cuisine. Elle suivait du regard ce que nous faisions. Pas un regard tranquille mais un regard épouvanté comme si une catastrophe allait arriver. La nuit elle ne gardait pas son urine. Ma sœur et ma mère lavaient ses draps en permanence. Elle avait un excellent appétit. Je n'ai jamais entendu de soins psychiatriques. Elle était, tout simplement, comme ça. Ma mère s'occupait de sa mère malade, sans se plaindre.

    Mon autre grand-père est encore plus oublié. Il a travaillé dans une usine sidérurgique au Boucau dans les Landes, à côté du fleuve Adour. Il est mort jeune après avoir fait quatre enfants à sa femme. Je ne souviens pas avoir connu ma grand-mère. Quand on est fils de prolétaire, on est sans histoire. On est vite oublié, on est une abstraction. Un point statistique dans les meilleurs des cas, ou il faut mourir à la guerre pour être répertorié quelque part.

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    Hubert Védrine. J'écoute toujours avec intérêt Hubert Védrine. Je ne me souviens pas l'avoir écrit, mais j'ai travaillé pendant une journée pour refaire la décoration d'une pièce chez un personne âgée en compagnie de Hubert Védrine. A 17, 18 ans j'étais bénévole dans une association  ( AVS). Les dimanches nous refaisions les peintures et la tapisserie des appartements de personnes âgées à Paris. J'aimais bien. Un dimanche j'ai travaillé avec Hubert Védrine. Il m'a laissé son adresse dans le 8ième arrondissement de Paris. Je l'ai gardé pendant des années. Sur le moment, c'est quelqu'un qui m'avait impressionné. Voilà, un gentil étudiant qui est devenu ministre.

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    Voyage au bout de la nuit de Céline.

    J'en suis à la page 101 du livre qui en compte 505. Quoi en dire ? L'écriture est un peut fatigante, de l'argot un peu vieilli, parfois sympa de retrouver des expressions oubliées, comme kif kif bourricot. Une langue parlée, pas désagréable à entendre. Céline, sympathisant nazi, antisémite ? Certainement. Mais dans les premières cent et une pages lues, j'ai surtout lu un Céline qui avait connu les Allemands en Allemagne quand il était jeune. Il gardait de bons souvenirs de l'Allemagne. La guerre contre l'Allemagne, il ne s'y retrouvait pas. Le patriotisme n'a pas de sens pour lui. Il a fini la guerre 14/18 gravement blessé et traumatisé. Il a dit que les seuls grands patriotes étaient les militaires planqués. Il n'avait peut-être pas tord. Les femmes sont plus qu'égratignées. Ce sont pour lui des femelles à la recherche du meilleur parti, sa mère est épargnée, Les autres se révèlent manipulatrices, particulièrement quand elles sont "bien roulées".

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    Mon prochain voyage en Allemagne. Je serai mercredi prochain à Bayreuth, en Allemagne, pour les 70 ans de mon vieux copain Dierk, qui continue ses recherches sur une civilisation, aujourd'hui disparue, le Kanem-Bornou. Je n'en sais pas plus sur cette civilisation. Si cela vous intéresse allez sur Wikipedia, sous serez renseigné. La page est écrite principalement par Dierk.

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