Le procès de Christine Keeler.

    Au moment du fameux  scandale  Keeler / Profumo,  je travaillais dans mon petit hôtel de Londres et tous les matins  j'étais chargé d'acheter les journaux pour les clients de l'hôtel. Les manchettes titraient souvent sur l'affaire Keeler/Profumo. Je ne pouvais pas ne pas les voir. C'était la grosse affaire de l'année 1963.

Cette affaire, qui a provoqué la chute du gouvernement Macmillan, refait surface 58 ans après, dans The Crown, une série télévisée portée par Netflix.

De quoi s'agit-il ?

    Imaginez une jeune femme de 19 ans, plus que ravissant,  magnifique, qui a vécu une enfance malheureuse (je n'en dirais pas plus, détailler le malheur des autres est indécent). Très jeune elle se rend compte qu'elle peut utiliser sa beauté pour échapper à sa condition sociale désastreuse. Au fil de ses  aventures, elle rencontre un membre éminent du gouvernement Macmillan (John Profimo) et aussi un attaché de l'Union Soviétique, Ivanov . Elle ne savait certainement pas que le soviétique, tout attaché de l'Ambassade soviétique qu'il était, était aussi espion pour son pays. D'où le sérieux embarras de l'establishment britannique quand la chose est devenue publique.

     Le Parlement britannique a demandé des explications à l'éminent ministre de la Défense. D'où un joli scandale qui a fait les gorges chaudes de la presse britannique pendant toute l'année 1963. Nous étions en pleine guerre froide avec URSS. Cette affaire a fini par se transformer en roman d'espionnage. Tous les Anglais cherchaient à en savoir plus "ce qu'il s'est vraiment passé entre Nono et Nana". Si cette Christine avait été une fille banale, ordinaire,  il n'y aurait jamais eu d'affaire Keeler. Ces hommes ont été pris au piège tout troublés par la beauté de cette jeune femme. Quand une femme est belle, elle est belle pour toi, elle est belle aussi  pour les autres [un ami  m'a dit ça, quand je lui ai exposé mes déboires avec une jolie femme].

    Christine Keeler, n'était pas une prostituée mais une femme libre. Avant l'arrivée des Beatles et de Mary Quand, ce n'était pas  facile d'être une femme "libérée". Christine Keeler avait vécu dans la  misère une grande partie de jeunesse, elle voulait oublier. Elle a cherché à  profiter de la vie, avoir du bon temps. Elle n'a certainement pas imaginé provoquer un  scandale d'Etat. Par la suite le ministre Profumo a été réhabilité, il a même reçu une décoration des mains de  la Reine pour les services rendus au pays. Notre civilisation judéo-chrétienne finit toujours par pardonner aux hommes d'être troublés  par la beauté des femmes (vieux truc qui remonte à Adam et Eve, dont les grands bénéficiaires on été Kennedy et Clinton et ses fameuses gâteries.

   Christine Keeler n'a pas eu cette chance. D'après ce que j'ai lu,  la série télévisée the Crown entre un peu plus dans les détails et montre combien la jeune Christine Keeler a essayé de se faire une place au soleil en utilisant ses charmes, sans y parvenir.  Elle a effectivement rencontré des gens bien. Mais cela a vite tourné au vinaigre et, progressivement, un fois l'affaire classée,  elle a  disparu des écrans radar jusqu'à la sortie de cette série. Elle est décédée depuis quelques années d'une maladie pulmonaire à l'âge de 75 ans.  

 

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